De Saint Sernin les Mailhoc à Cagnac les mines


Avant 1910, le petit hameau du vieux Cagnac, paroisse de Saint Dalmaze, appartenait à la commune de Saint Sernin lès Mailhoc, et encore avant à celle de Castelnau.  
A partir des années 1880, la découverte et l’exploitation du charbon dans le sous-sol de cette zone, sous la direction de l’ingénieur Emile Grand, a donné lieu au développement rapide du nouveau Cagnac et engendre l’installation de nombreux  mineurs et de leur famille près des puits de mine, notamment le long de la route séparant les communes de St Sernin, du Garric et de Lescure. Ces nouveaux lieux de vie étaient relativement éloignés de la mairie de St Sernin. Un comité est alors mis sur pied pour envisager la création d’une nouvelle commune distincte de celle de Saint Sernin lès Mailhoc. Les élus qui représentent Saint Sernin lès Mailhoc soutiennent ce projet qui cependant diminuerait la superficie de leur commune. 
En 1899,  le projet de ce comité présenté à la mairie de St Sernin, du Garric et de Lescure est accueilli favorablement. 
En 1903, les conseils municipaux de ces 3 communes ainsi que celui d’Albi émettent à nouveau un avis favorable à la création d’une nouvelle commune.
Le 1  mai 1904, les élections municipales modifient les orientations politiques des conseils municipaux. La majorité municipale de St Sernin demande à la Préfecture, dès le 29 mai 1904, le transfèrement de la mairie de St Sernin à Cagnac et non plus la création d’une commune différente. 
Cagnac au cours du 20ème siècle
Après plus de deux siècles et demi d’exploitation souterraine et 100 millions de tonnes de charbon extraites, l’exploitation minière du bassin Carmaux – Cagnac s’achève définitivement en 1987.  Six mineurs retraités bénévoles entreprennent alors la création d’un musée- mine : Pierre Bosc, Jean-Pierre Bouty, Pierre Boyer, Jacques Enjalbert, Elisée Roumégoux, Stanislas Swiatek. Ce musée, d’une réalité peu commune, a été intégré au patrimoine départemental. 
Mais dès 1982, l’Etat décide de lancer  l’ouverture de la mine à ciel ouvert qui permettrait l’extraction de 5 millions de tonnes de la partie du gisement non encore exploitée. C’est un immense chantier qui démarre avec 180 hommes et des équipements titanesques. La mine à ciel ouvert a nécessité l’extraction de 140 millions de m3 de terre qui, pour Cagnac,  sont déversés sur l’ancien puits n°3 pour 40 millions de m3 et sur la Sigallarié pour 20 millions de m3. L’exploitation du charbon s’avère peu rentable et le 30 juin 1997, elle est définitivement arrêtée. A partir de 2001, les Houillères du Bassin Centre Midi procèdent au réaménagement en « site propre » de l’emprise de l’exploitation.
Dès 1995 un concours d’idées est lancé dans la perspective d’une reconversion du site. Ce projet, porté par un syndicat intercommunal composé des 6 communes du bassin (Blaye les Mines, Cagnac, Carmaux, Le Garric, Saint Benoît de Carmaux et Taïx)  aboutit à la création de la zone de loisirs, d’activités culturelles, économiques et touristiques de Cap Découverte. 
Au cours de toutes ces années, qui ont pratiquement couvert le 20ème siècle, Cagnac a connu une croissance démographique exceptionnelle pour se stabiliser à près de 4000 habitants jusqu’aux années 60. Aujourd’hui la population est de 2400 âmes. Parallèlement, l’activité économique a suivi. Pour accueillir la main d’œuvre immigrée, notamment polonaise, la Société des Mines d’Albi entreprend dès le début du 20ème siècle la construction de cités. A Cagnac,  ces logements sont édifiés à Milhars, la Tour, Lendrivette, les Homps et Puech Fau. Au total, avec le Breuil, l’Homestead (Pélissier) et Lescure, ce sont 800 logements qui sont construits pour les mineurs et leur famille.
A la cité des Homps on peut encore aujourd’hui visiter la maison typique du Polonais telle qu’elle était livrée par la mine dans les années 1920. La SMA construit en 1920 la salle des fêtes près du lac.  
En 1919, la France qui manque de main d’œuvre, signe une convention avec la Pologne pour organiser la venue de travailleurs polonais. A Cagnac, il y a 1574 polonais en 1927 et 1770 dix ans plus tard. Ils sont très attachés à leur culture, à leurs traditions et à leur langue. Aussi, un mouvement associatif spécifique se développe avec la création de groupes de théâtre, de musique, des groupes folkloriques, des sociétés sportives et de gymnastique. En 2014, le groupe folklorique To-i-hola a fêté son 50ème  anniversaire.  
Cagnac aujourd'hui
Cagnac est aujourd’hui une commune en plein développement . La disparition de la mono industrie qu’était la mine et les besoins fonciers du bassin albigeois ont provoqué la modification du village et impacté celle de la structure socio-professionnelle de ses habitants. De nouveaux lotissements ont été créés pour des populations dont la majorité travaille sur Albi, distante d’une dizaine de kilomètres.
Cagnac fait partie de la Communauté des Communes du Ségala Carmausin, dont elle est l’une des plus importantes communes.   

Les maires de Saint Sernin lès Mailhoc et de Cagnac depuis la révolution

 Saint Sernin lès Mailhoc
   - 1792 – 1794 : Jean Pierre Ramond   Adjoint
   - 1812 – 1832 : Jean-Pierre Raynaud
   - 1832 – 1848 : Jean-Pierre Couderc
   - 1848 – 1852 : Pierre Lacassagné
   - 1852 – 1894 : Pierre Ramond
   - 1894 – 1904 : Elie Cavaillé, son gendre
   - 1904 – 1906 : François Pouget
   - 1906 – 1907 : Henri Gaujarengues
   - 1907 – 1910 : Albert Cabrol 
Cagnac
   - 1910 – 1919 :  Salvy Tourrel
   - 1919 – 1942 : Baptiste Bayle
   - 1942 – 1944 : Louis Galaup
   - 1944 – 1947 : Arthur Fournials              
   - 1947 – 1983 : André Raust
   - 1983 – 1995 : Michel Mazel
   - 1995 – 2008 : Jean Padilla               
   - 2008 - 2020 : Robert Hernandez
   - 2020 - 2026 : Patrice Norkowski

emile-grand.jpg

Jean Emile Grand
Qui était dont la place du village porte le nom ?  Jean Emile Grand est né à Saint Etienne d’une famille industrielle . Sorti « major» de l’école des mines de sa ville, il  débute  au  mines  de  Dourges.  En avril 1870, il est appelé Carmaux par Sévin, nommé directeur de ces mines à la suite d’une longue grève.  En octobre 1881, la société minière du Tarn est constitué .Le sondage dit de Camp  Grand  est commencé le 4 février 1882.Il est arrêté en juillet, à 80m de profondeur, à la suite d’accidents. Le fonçage est repris le 18 juin 1889, la première couche est rencontrée ; cet événement est fêté par un banquet offert aux ouvriers. Les première vente au commerce datent de juillet 1891.Le charbon est transporté par charrettes chez les particuliers ou jusqu'à la gare Albi Madeleine. 


HOMMAGE A PIERROT

Sa famille, ses proches, mais aussi les personnels du Musée Mines, les anciens combattants d'Algérie, ses amis de toujours, tous l'ont accompagné jusqu'à sa dernière demeure.
Monsieur BOUTY Jean Pierre, nous a quitté le 19 mars 2014.
Cette figure Cagnacoise mérite bien un hommage tellement il était apprécié et respecté de tous.
Né en 1939 à Cagnac Les Mines, d'une maman Polonaise et d'un papa Français, il a partagé les bancs de l'école du village avec Robert HERNANDEZ notre Maire, et biens d'autres...
Après un apprentissage de mécanicien, il est entré à la mine en 1956 comme mineur de fond, et ceci durant 32 ans, et prendra sa retraite définitive à 50 ans en 1959. Il devait se marier avec la belle Stéphanie aux grands yeux clairs, quand il a dû partir faire la guerre d'Algérie où il a passé 28 mois. Revenu en mai, il se marie le 19 juillet avec sa chère Stéphanie et auront trois enfants. Cet homme a toujours évoqué son métier de mineur avec beaucoup de plaisir, car l'ambiance entre mineurs était quelque chose d'unique. Le travail était très dur mais les hommes étaient solidaires, très soudés. Il a participé à la construction du Musée Mines. Tous les matins pendant 15 ans, avec Elysée ROUMEGOUX, Stanislas SWIATEK, Messieurs BOSC, BOYER et ENJALBERT, la motivation était au rendez-vous pour mettre leur énergie dans ce projet. Certains jours, ils invitaient leurs épouses sur le chantier pour partager le repas qu'ils avaient préparé.
Personne n'aurait pu imaginer qu'il souffrait de la silicose. Il ne se plaignait jamais, ne voulant inquiéter personne. Ce courageux gaillard qui a été joueur de rugby de 1957 à 1963 à Cagnac les Mines et à Carmaux, était de plus un très bon jardinier qui élevait aussi quelques volailles pour la consommation familiale. Il aimait les grands repas familiaux et trouvait toujours une occasion pour organiser une fête. La dernière en date a été ses 50 ans de mariage avec Stéphanie. Très sociable, il allait toujours au devant des gens pour faire un brin de causette. Inscrit au cercle de l'amitié de Cagnac Les Mines, il participait aux concours de belote et aux divers repas. Il appréciait les voyages, et même malade, la perspective de repartir visiter un ailleurs l’a soutenu dans ses épreuves de santé.


 Nous ne l'oublierons jamais